Évaluation – Trois-Rivières Millésime 1982
La Plantation Trois-Rivières est l’une des plus anciennes de la Martinique. Son nom emblématique provient des trois rivières bordant ses hectares de champs de cannes : Oman, Bois d’Inde et Saint Pierre. Elle aurait été créée par Nicolas Fouquet, surintendant de Louis XIV juste avant sa disgrâce en 1661. Le domaine change de propriétaires à quelques reprises entre 1785 et 1994. Notez qu’entre 1952 et 1972, les rhums Trois-Rivières sont commercialisées sous la marque Duquesne. Plus récemment, elle a été acquise (avec Duquesne) en 1994 par le groupe Français Bellonie, Bourdillon et Successeurs (communément appelé BBS) déjà propriétaires de La Mauny à Rivière-Pilote. Depuis septembre dernier, le groupe propriétaire des 3 marques a été racheté par Campari. Les colonnes de distillation de Trois-Rivières et Duquesne ont été déménagées vers le site actuel de La Mauny en 2004 juste après la fermeture de l’ancienne distillerie Trois-Rivières située à Ste-Luce. Le site est aujourd’hui destiné aux visiteurs et vous promet de vous informer sur l’histoire et la culture du rhum.
Le Trois-Rivières Millésime 1982 aurait été vieillis pendant plus de 10 ans, selon un article que j’ai lu d’Olivier Scars ! Ce qui en fait un très vieux rhum agricole, même plus vieux que moi, c’est toute dire. Il a été embouteillé à 45 % d’alcool par volume. J’ai eu un peu de difficulté à trouver de l’information sur le web concernant ce rhum.
Sa couleur est d’un bel ambré claire.
Au nez, j’ai de beaux fruits confits, des odeurs de bananes, d’agrumes notamment.. Il me fait penser un peu aux fameux gâteaux aux bananes de ma femme mais sans les pépites de chocolats. Ne penser pas au côté sucré, je vous parle uniquement de l’odeur ici en lien avec la banane au nez hihi. Il est un peu sur le bois humide mais c’est davantage la torréfaction qui ressort avec un côté grillé, un brin de vanille et de la muscade. Il est frais mais je n’ai pas des arômes de canne à sucre à profusion, il reste subtil à ce niveau. Il est invitant, équilibré et pâtissier légèrement, ce qui en fait un nez intéressant à mon sens, même si j’ai connu mieux.
La bouche est lisse, douce mais grasse un petit peu sur la texture avec des épices. Il est légèrement boisé avec du caramel et du bois grillé, plutôt sec sur les notes de cassonade, de noix de cajou et d’amandes. Il apporte une belle chaleur en bouche.
La finale est longue et douce sur les notes de la bouche. J’ai préféré le nez à la bouche, surtout après l’aération. Il y a un petit quelque chose dans la bouche que je ne sais pas comment décrire, peut-être le temps et la conservation du rhum à travers les années. Je ne lui reproche pas mais je l’écrit ici pour me rappeler lors d’une prochaine dégustation et refaire le test. En somme, un beau rhum, pas un coup de cœur pour moi mais rien de bien mauvais là-dedans. Il n’est évidemment pas disponible au pays, j’ai eu un échantillon d’un ami de retour de voyage. J’ai vu qu’il se vendait actuellement à plus de 1 000$ en Europe !! Dommage que certains collectionneurs spéculent et gardent de si beaux trésors des années 1980 dans leurs caves, pendant que d’autres pourraient les apprécier et partager la découverte de ces cuvées introuvables de nos jours. Bon, bon, c’est la vie ;(
Santé groupe !
