Ce rhum fait partie de la gamme Single Cask (Fût unique) de Plantation qui est disponible en quantité limité. Cet embouteillage a été fermenté pendant 3 jours et a ensuite été distillé en 2004 en colonne par « Destilerias Unidas S.A. de Peru » au Pérou. Il a subit un double vieillissement, tout d’abord 10 ans dans son pays d’origine en ex-fûts Slovène et Américain et 2 ans de plus dans les chais de la Maison Pierre Ferrand à Cognac (en ex-fûts de Cognac Pierre Ferrand). Il a subit une maturation de 12 mois supplémentaire en ex-fût d’Amburana. Il a finalement été embouteillé à 48,2% d’alcool par volume dans les bouteilles classiques de Plantation que vous connaissez.
Ce rhum est d’une couleur doré.
Le nez est crémeux et fruitée asses boisé, j’ai aussi de la vanille, des noix, de la cannelle et un beau cacao. Vraiment wow!
En bouche, il est assez smooth et beurré mais avec une belle puissance tout de même, il ne faut pas oublier qu’il donne plus de 48% d’alcool par volume! Il est frais et beurré. Des épices mais surtout un beau caramel toasté super intéressant.
La finale est longue et épicé! Assez étonnant et magnifique.
Il n’est pas disponible dans les succursales de la SAQ mais il se vendait au prix de 97$ à l’époque lors de sa sortie.
Maison Ferrand
J’adore ce rhum, je l’ai goûté et re-goûté ! M’y re-voici 🙂
Ce rhum est produit à la « South Pacific Distillery » aux îles Fidji. Les rhums du Pacifique sont un peu moins connus de par le monde (du moins si on remonte il y a 2 ans environ) puisqu’ils étaient, jusque là, consommés plutôt localement. Fidji est un archipel composé de 322 îles peu peuplées. La tradition ancienne de la culture de la canne et la pureté des eaux s’y trouvent réunies, deux conditions essentielles à l’élaboration d’un rhum de qualité.
Cet embouteillage unique à été distillé 10% en Pot Still et 90% en alambics à colonnes en 2009. Il a été fermenté de 4 à 5 jours avant de subir un double vieillissement, tout d’abord 7 ans dans son pays d’origine en ex-fûts ayant contenu du Bourbon et par la suite 2 ans supplémentaires dans les chais de la Maison Pierre Ferrand à Cognac (en ex-fûts de Cognac Pierre Ferrand). Il a été embouteillé à 44,8% d’alcool par volume dans les bouteilles classiques de Plantation que vous connaissez.
Il est de couleur doré.
Au nez, c’est distinctif de par son intensité et sa richesse avec de délicieuses notes de bois grillés et de fruits exotiques. Ensuite, nous avons des notes d’amandes et de caramel qui complète bien le tout. C’est intense et complexe pour mon plus grand bonheur 🙂
En bouche, c’est bon.. et d’une douceur appréciable !! Sur le caramel gras et les amandes grillées notamment. Le Fiji est bien pâtissier et très gourmand. La finale est longue et d’une belle richesse.
NB. Il a été disponible en SAQ l’an dernier si je ne me trompe pas et il se vendait 74,75$. Il n’a pas été longtemps sur les tablettes comme tout bon produit Plantation..
Évaluation – Plantation Panama 8 ans Single Cask finition en fût de Pineau des Charentes
Ce n’est pas un nouveau dans ma collection mais j’ai décidé de le découvrir à nouveau pour mon propre plaisir ce soir et peut-être un peu le vôtre si vous lisez ces lignes ! Voici mon évaluation bien sympa du Plantation Panama 8 ans Single Cask finition en fût de Pineau des Charentes de la Maison Ferrand.
Couleur; plutôt doré. Nez; Légèrement boisé, on sens la présence de la vanille ainsi que de fruits. C’est plutôt pâtissier mais avec un profil léger.
Bouche; D’une belle douceur sur la vanille, le beurre et les fruits exotiques. Petit goût boisé et crémeux très intéressant. J’aime vraiment. On ne sent pas du tout le 43% de ce rhum au risque de me répéter c’est crémeux et tout en douceur !
Finale assez longue et crémeuse encore ici sur des légères notes de fruits et d’épices douces (cannelle, vanille). La touche Plantation y est et l’on est pas déçu ! C’est un coup de cœur ce rhum, habituellement les rhums du Panama sont plutôt sec et sur le bois mais nous sommes ailleurs et c’est tant mieux ! Il n’est malheureusement plus disponible en SAQ, il a été disponible un certain moment mais le stock a été vidé très vite (c’est souvent le cas avec les Single Cask Plantation) et il était vendu au prix de 89,50$. Pour moi, le Plantation Panama 8 ans Single Cask finition en fût de Pineau des Charentes est une valeur sûre.
Par Maxime Fortier, Québec Rhum
Une autre nouveauté cette année mais cette fois dans la gamme des millésimes Plantation. Cette fois-ci Alexandre Gabriel nous présente un nouveau terroir qui est très méconnu et aussi très loin des Caraïbes habituelles; les îles Fidji. Ce nouveau rhum est un rhum lourd et texturé qui a été distillé par la South Pacific Distillery. Il est fait à partir de mélasse qui a été fermentée durant 4 à 5 jours. Nous avons un assemblage de différents rhums distillés en colonne mais aussi et principalement en Pot Still. Il a été vieilli 7 ans en fût de bourbon dans les Fidji et ensuite 2 ans en ancien fût de cognac en France. Il titre à 44%alc/vol., n’a subi aucun ajout et présente une concentration en esters de 75g/HAP, 180g/HAP en alcools supérieurs pour un total en substances volatiles de 300g/HAP ce qui en fait un rhum assez lourd au niveau aromatique. Maintenant, c’est bien tout ça sur papier mais voyons dans le verre!
Au nez : Pour débuter, le bouquet est très dense et boisé avec des notes de cuir. Par la suite, il s’ouvre sur un côté plus fruité avec la banane, la papaye et très légèrement la pomme. À cela s’ajoute des épices tel la muscade ainsi qu’un très léger poivre toujours soutenu par ce beau boisé provenant du chêne.
En Bouche : C’est très surprenant car très différent du nez. Nous avons un côté assez fumé à l’arrivée en bouche avec une belle et légère salinité. Par la suite, un côté légèrement plus gourmand se présente avec un doux caramel accompagné de cacao et de noisettes. La finale, qui est assez longue, est plus sur les épices avec un brin de gingembre et de poivre mais avec en trame de fond de subtiles fruits tropicaux.
Opinion finale : je trouve ce nouveau millésime Fidji très intéressant car il est très différent du reste de la gamme Plantation. Nous sommes en présence ici d’un rhum plus sec qui finit par dévoiler une belle et légère gourmandise. Il possède un belle complexité tant au nez qu’en bouche et présente une belle évolution tout au long de la dégustation. Une nouveauté très rafraîchissante et surprenante que j’ai bien hâte d’essayer avec un bon cigare, cheers!
Voici une première entrevue Québec Rhum. Je tiens à spécifier que je n’ai pas la prétention d’être journaliste, cette entrevue a été réalisé lors de discussions entre passionnés. Il s’agi d’une première entrevue mais au cours des prochains mois nous allons vous présenter d’autres entrevue avec des artisans du merveilleux et fascinant monde du rhum! Donc, voici cet entretien avec Monsieur Alexandre Gabriel de la Maison Ferrand!
-(P-O) Le rhum semble prendre de plus en plus de place chez Ferrand, auriez-vous cru cela lors de vos débuts?
-(Alexandre) Pour moi, PLANTATION est avant tout un coup de foudre, une passion. En effet, je suis au départ un producteur de Cognac Premier Cru. Pour être sincère, je n’avais jamais pensé produire du rhum. C’est à la Barbade, il y a plus de 20 ans que je suis tombé amoureux de ce merveilleux spiritueux. Ce n’était pas prévu comme cela. À l’époque, c’est pour vendre des fûts d’occasion de notre domaine Ferrand que je me suis rendu aux Caraïbes. J’ai été très impressionné par la culture des levures de fermentation, des formes et types d’alambic multiples et des profils gustatifs très étonnants. Je suis ensuite allé visiter d’autres distilleries sur d’autres îles. J’étais émerveillé par la diversité des cultures du rhum et par le fait que cela se traduisait si bien par ce que je dégustais. Un rhum de Jamaïque est tellement différent d’un autre de la Barbade ou de Saint Lucie. Le rêve était simple: nous allons choisir quelques petites merveilles et les travailler comme un grand Cognac pour mettre en valeur ces terroirs des Caraïbes. Cela en utilisant les méthode d’élevage, tel que nous le faisons pour notre Cognac Ferrand. Sans le savoir, nous marchions dans les pas des grands éleveurs de Rhum du 18ème siècles qui travaillaient alors de la sorte. Mais rien ne s’est fait simplement ensuite. Nous avons commencé par quelques fûts pour nous régaler (il faut bien s’occuper de soit même quand car on travaille dur 😊). Je partageais nos premiers échantillons de façon amicale avec les chefs de mes restaurants préférés. Et puis un jour l’acheteuse d’un groupe de magasin m’a appelé en disant « Ce que vous faite avec votre rhum est intéressant, nous souhaitons connaitre vos tarifs ». J’étais bien surpris car à l’époque, nous avions rien qui se tenait d’un point de vue marketing. Nous avions donc quelques jours pour trouver une idée de marque et c’est avec un stagiaire que nous avons commencé à réfléchir. Nous voulions quelque chose qui nous parle et qui soit en phase avec nous-même et avec notre mission. Depuis toujours, j’ai la passion de l’agriculture, j’ai grandi dans une ferme et je vis toujours au domaine à Cognac entre les rangs de vignes et les alambics si je ne suis pas à la distillerie de la Barbare. Dans les Caraïbes et de nos jours, une ferme s’appelle une Plantation. Tout spiritueux, un jour commence dans une ferme. C’est ainsi que nous avons choisi ce nom très simple de Plantation. Depuis l’année 2000, nous avons donc continué à sélectionner et élever de grands rhums au Château de Bonbonnet en Charentes et depuis Plantation est resté fidèle à ses valeurs d’origines qui reposent sur trois piliers simples: 1/ les grands terroirs du rhum. Chaque fut sélectionné dans les caraïbes ou dans le pacifique est l’expression la plus authentique possible de sa culture et de son terroir. 2/ Le fameux double vieillissement Plantation. Distillé et vieilli pendant un temps dans son ile ou pays d’origine en fut de chêne américain sous un climat tropical, nous le ramenons ensuite au Château de Bonbonnet pour un second élevage dans nos futs Ferrand. Le meilleur des 2 mondes en somme. 3/ l’élevage et non le vieillissement simple. C’est un processus très ancien et technique. La méthode Ferrand de vieillissement appliqué au rhum.
-(P-O) Vous avez acheté, il y a plus d’un an, la West Indies Distillery, quels sont vos projets futur avec cette distillerie? Allez-vous utiliser tous ses rhums pour la Marque Plantation ou bien allez-vous embouteiller sous une nouvelle marque un partie des rhums vieilli là-bas?-(Alexandre) L’acquisition de West Indies Rum Distillery est la réalisation d’un vieux rêve. En effet, nous sommes avant tout des producteurs. Chez Plantation, nous étions tous tellement impatients de pouvoir distiller notre propre rhum pour aller encore plus loin. Cela fait des années que je regarde, que j’étudie toutes les distilleries que je connais très bien puisque je passais déjà 3 mois par ans dans les Caraïbes à choisir nos futs. Nous avons étudié plusieurs possibilités d’acquisition. Et puis un jour, un ami, un vieux Monsieur de la Barbade qui me conseil depuis très longtemps me dit « je pense que tu devrais contacter les propriétaires de West Indies Rum, il se peut qu’ils soit réceptifs à ce que tu fais avec Plantation ». C’est une vieille famille de la Barbade les Goddards qui étaient alors propriétaires majoritaires depuis de très nombreuses années. Depuis plus d’un siècle, leurs affaires avaient prospérées dans d’autres activités qui n’avaient plus rien à voir et le Rhum qui ne représentait plus que quelque pourcents de leur groupe . Pour les anciens de la famille le rhum c’était leurs origines, leur sang. Cependant, ils savaient qu’ils n’étaient plus en mesure d’apporter le soin nécessaire à cette vénérable distillerie qui devenait l’ombre d’elle-même. Ils voulaient vendre à la bonne personne. Ils connaissaient Plantation et appréciait ce que nous faisions et c’est cela qui a fait la différence. Bien sûr cela ne nous a pas épargné plus d’un an de discussions pour pouvoir réveiller cette vénérable dame toujours logée sur la même plage depuis plus d’un siècle. Je suis aussi très fier de vous dire que l’équipe de la distillerie est une super équipe. Nous avons gardé tout le monde. Ils étaient très motivés à l’idée de rejoindre la Maison Ferrand et Plantation. Je les connaissaient déjà presque tous. Maintenant nous faisons partie de la même famille en somme. Ils sont aussi passionnés que l’équipe Ferrand et sont captivés par tous les travaux techniques que nous faisons maintenant ensemble…. de belles surprises en perspective…
Au moment même où j’ai signé l’achat avec mon fils à mes côtés (c’est la prochaine génération qui se prépare…), j’ai appelé la plupart de mes amis distillateurs des Caraïbes. Certains m’ont dit « alors, ca y est, maintenant Plantation sera centré sur la Barbade… ». Cela n’avait aucun sens. Non en effet, PLANTATION c’est les terroirs et les cultures du rhum. Rien ne changera. Nous allons continuer à travailler avec ces amis distillateurs qui nous font confiance qui nous aident et que nous aidons. D’ailleurs, quelques mois plus tard nous lancions PLANTATION FIJI. Cette distillerie ancestrale de la Barbade, c’est pour nous le moyen de distiller nos propres rhums et de travailler sur des techniques anciennes et pointues qui nous tiennent tellement à cœur. West Indies Rum renferme des trésors. Il y a une ancienne pièce à archive fermée d’une porte de coffre-fort qui contient les archives de la distillerie depuis 1901. C’est une mine d’information sur la production de notre rhum. Nous sommes en train d’étudier tout cela avec l’aide d’historiens locaux. Depuis, nous avons 4 alambics de cuivre qui ont plus d’un siècle. L’un d’en eux, celui que nous pensons être de la distillerie BATSON racheté par West Indies dans les années 1930 fonctionne toujours. C’est celui qui fait une partie du rhum Plantation depuis de nombreuses année. Nous avons aussi un très rare alambic à chambres Vulcain qui, jusqu’à cette découverte, n’existait plus que dans les livres d’histoire. Il date de le fin du 19ème et cela fait des décennies qu’il sommeil dans un coin de la distillerie. Nous sommes en train de le réveiller gentiment. Il est bientôt prêt. Nous avons tellement hâte de gouter cette tranche d’histoire du rhum qui sommeille depuis si longtemps.
Aussi, il y a dans le monde du rhum un débat entre le vieillissement tropical et le vieillissement continental. Certains ne pouvant s’empêcher d’opposer l’un à l’autre. Pourquoi ? alors que les 2 sont merveilleux et aussi légitimes d’un point de vue historique. Nous pensons que les 2 permettent de merveilleux rhums. Je vais donc vous faire une petite confidence: Et bien oui, nous travaillons sur un rhum signature de la distillerie en vieillissement tropical marin puisque nous avons la chance d’avoir nos chais à quelques mètres de la mer des Caraïbes. Je peux pas vous en dire plus pour l’instant…
-(P-O) Je crois que vous avez fait de belles découvertes là-bas après cet achat, pouvez-vous nous en parler un peu?

-(Alexandre) J’ai déjà partagé avec vous certaines des merveilles de West Indies Rum Distillery. Comme cette distillerie est importante depuis plus d’un siècle, son histoire est une épopée. Il se trouve que dans son histoire elle s’était vu invité par le gouvernement de la Jamaïque pour devenir son partenaire au sein de National Rum of Jamaica, propriétaire de Clarendon et de Long Pond à la Jamaïque. C’est avec DDL du Guyana que West Indies est entré en partenariat avec le gouvernement de la Jamaïque. Je savais bien sûr que cela faisait partie du patrimoine de West Indies Rum. Cela n’en reste pas moins une choses fascinante pour moi de pouvoir aussi travailler au cœur du rhum de la Jamaïque avec ces 2 distilleries emblématiques et une équipe merveilleuse si fière de son travail. Cela au côté de mon ami Komal Samaroo, président de DDL et du gouvernement Jamaïcain qui est un partenaire très professionnel. Oui, je le dis avec grande modestie et humilité. Nous avons de la chance en effet.
-(P-O) Au niveau de la gamme millésime de Plantation, vous avez des nouveautés pour 2018, pouvez-vous nous en parler? (Pérou/Fidgi)

-(Alexandre) Fidji et le Pérou sont 2 crus qui me tiennent particulièrement à cœur. Pour Fidji, cela fait des années que j’essaie de convaincre mon ami Liam Costello de patron de la South Pacific Distillery de nous vendre quelques vieux futs. Avec un sourire il me répondait « les meilleurs, je les garde pour moi! ». Et puis un jour, alors que j’étais dans les chais à Cognac je vois son numéro s’afficher sur mon tel. C’était bien Liam qui me dit alors, « j’ai gouté à nouveau la gamme Plantation, j’adore, vous faites bouger les lignes. Je suis prêt à ce que nous travaillons ensemble. Un tel partenariat m’intéresse ». J’étais ravis. Un nouveau grand Plantation allait pouvoir voir le jour. Les 2 expressions Fidji dont devenu des bêtes de concours ce qui nous fait plaisir à tous les deux.
Pour le Pérou c’est une autre histoire. Il y a plusieurs années, un ami à moi m’a dit « tu connais bien la plupart des distilleries de rhum, je suis surpris que tu n’aies pas passé du temps chez Cartavio au Pérou. » Je l’admets, cela ne me semblait pas évident à l’époque. Et cela m’a titillé. J’ai appelé Guillaume Lamy qui travaille à mes côtés depuis près de 20 ans et je lui ai demandé s’il voulait bien venir avec moi. Nous y sommes allés et avons découvert de petites merveilles que nous avons sélectionnées et acheminées au château de Bonbonnet pour ce fameux double vieillissement qui est notre signature. C’est un rhum très fin, tout à fait sur un autre registre. Je ne prends pas à la légère ces partenariats avec les meilleurs distilleries. Ce sont souvent des moments de plaisir et de partage qui restent tous en moi comme d’excellent souvenir.
-(P-O) Pour les Single Cask Plantation, les années 2017-2018 ont été fortes en surprises, plusieurs finitions audacieuses, que pouvons-nous espérer pour la cuvée 2019?
-(Alexandre) L’édition Single Cask de Plantation est un moment de partage de savoir et de créativité destiné à ceux qui nous font confiance et qui sont curieux d’émotions. Dans le passé, nous nous réservions toujours quelques futs que nous travaillions souvent avec un triple vieillissement suite au chêne blanc et au fut de Cognac. Un jour une amie m’a dit « pourquoi tu ne vends pas certains de ces fûts, on se régalerait bien sans avoir à venir à Bonbonnet à chaque fois pour gouter ce que vous êtes en train de faire ». J’ai alors décidé que chaque années, nous allions proposer quelques expressions uniques, fruits de notre travail. Mon engagement était simple: pas de redites. Chaque année une collection limitée et unique, jamais répétée que nous commençons à préparer souvent plusieurs années à l’avance. Cela nous a amené à travailler de superbes techniques comme les fûts de bois exotiques par exemple. Avec les Single Casks, notre engagement est simple : offrir des rhums délicieux qui étonnent. Pour 2019 ce sera la surprise car si je vous dis, Angélique qui s’occupe du marketing à la Maison va me gronder…. Il faut reconnaitre qu’elle n’a pas un boulot facile avec nous…
-(P-O) Selon vous, on en parle de plus en plus, le dosage d’un rhum devrait-il être inscrit sur l’étiquette?
-(Alexandre) Le dosage qui consiste à faire vieillir en fût du sucre brut ou des mélasses indigènes pour en assembler progressivement quelques grammes par litre avec le rhum lors du vieillissement est une ancienne technique parfois mal comprise. C’est une des technique du maitre de chai et cela depuis plus de 2 siècles. Au même titre que le vieillissement en fût ou l’affinage en utilisant des fûts qui ont contenu d’autres spiritueux ou vins avant de recevoir le rhum. Dans tous les cas c’est une façon de mettre en valeur un grand rhum. Traditionnellement, les grands spiritueux qui travaillent sur des techniques naturelles et ancestrales qui sont régulées comme celles énumérées plus haut, n’indique pas certains de ces éléments sur l’étiquette. C’est tout simplement dans le règlement. Il en est de même par exemple pour l’utilisation du caramel pratiqué par 99% des spiritueux brun. Cela étant dit, chez Plantation et comme vous le savez, nous aimons partager les savoirs et les techniques autant que nous aimons les pratiquer nous-même. C’est pour cela que nous avons toujours été très transparents. Au fur et à mesure de la réimpression de nos étiquettes, nous allons partager de plus en plus d’informations encore….Nos étiquettes sont déjà de vrai journaux d’information. Et bien nous allons expliquer encore d’avantage. Espérons que cela fera des émules.
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-(P-O) Suite aux récentes nouveautés de votre gamme Plantation, on commence à y voir certains produits non-dosés. Entre-autre sur les nouveautés de la Jamaïque, est-ce une tendance que vous prenez pour l’avenir ou bien vous y allez selon les différents rhums?
-(Alexandre) Ces 20 dernières années, dans l’histoire des rhums Plantation, nous avons travaillé des expressions dosées et d’autres non dosées. Le rhum est un spiritueux sans égal par la richesse de ses cultures et de ses techniques qui font qu’il est unique par la diversité de ses expressions. Un pot still Jamaïque riche et charnu est tellement différent d’un Barbade fin et élégant qui n’a rien à voir non plus avec un Guyana ou un Pérou. C’est notamment la richesse et la diversité de ses expressions qui font du rhum un spiritueux fascinant. C’est aussi la mission de Plantation de travailler cela avec passion et à l’extrême. Ainsi et comme ces dernières années, nous allons continuer à travailler les rhums Plantation avec un seul soucis, qu’ils soient délicieux. Un grand rhum est un vecteur d’émotion. Pour moi quand est rhum est délicieux, c’est physique, je le sais dès le premier nez, ça me dresse le poil des bras! Ainsi, nous resterons fidèle à nos valeurs et continuerons à travailler les rhums Plantation, certains avec des fûts en chêne d’autre avec des fûts de bois d’autres variétés et notamment exotiques. Certains en alambic d’autres en colonne. Certains en triple maturation d’autre en double maturation. Certains dosés et d’autre pas. Nous souhaitons rester fidèles à l’ADN même de Plantation qui défend et continuera à défendre la richesse et la diversité de ces techniques et donc du rhum. Le dosage est une des multiples expressions. Bien sûr, comme pour le finishing, il ne faut pas faire n’importe quoi. Nous croyons qu’il faut une limite de façon à ce que le sucre employé ne domine jamais le rhum. Nous sommes favorables à une limite de 20 ou 25 grammes par litre. Les plus grands spiritueux du monde utilisent cette technique. L’Armagnac, le Cognac, le Brandy Espagnol, le Calvados, le Brandy Allemand et le Brandy Italien etc. C’est un fait établi depuis des siècles. Ainsi, le rhum issue des pays producteurs des meilleurs sucres s’interdirait lui cette technique ancestrale alors que la plupart des autres grands spiritueux l’utilisent et que c’est délicieux quand c’est bien fait ? Pour nous le débat n’est pas là. Il est dans la qualité du rhum et de ses méthodes. C’est le travail du distillateur/maître de chai de créer un rhum d’exception auquel il croit. C’est en tout cas notre conviction et pour nous une raison d’être. Nous respectons le fait que d’autres puissent voire cela différemment. C’est le principe de la création. Le plaisir naît de la diversité et de l’étonnement aussi. Mais de grâce, tâchons de préserver cette diversité du rhum qui en font un spiritueux d’exception.
-(P-O) Au fil des ans, y-a-t-il un terroir qui a surpassé vos attentes soit lorsque vous avez découvert les fûts dans leur pays d’origine ou après leurs vieillissement en fût de cognac?

-(Alexandre) La beauté du rhum c’est la diversité de ses cultures, de ses savoirs, de ses terroirs que j’étudie depuis 20 ans avec beaucoup d’humilité et de plaisir. J’ai eu un maître, Laurie Barnard que je salue. Un grand Monsieur du rhum qui dirigeait Saint Lucie Distillers. Nous avons beaucoup appris l’un de l’autre. Il nous a quitté il y a plusieurs années des suites d’un cancer. Je pense souvent à lui. S’il était toujours là, nous aurions encore fait de très belles choses ensemble dans la veine des quelques millésimes Plantation Sainte Lucie par exemple. C’est cette mission qui m’anime, ces savoirs que j’ai accumulé lentement et avec humilité au fils des ans et des grandes rencontres. Je pourrais ainsi vous parler des high esters de la Jamaïque par exemple… Ou des fermentations à l’eau de mer de la Barbade……Mais il est bien trop tôt pour vous en parler d’avantage.
-(P-O) Y-a-t-il un rhum Plantation qui vous est plus cher ou dont vous êtes plus fier?
-(Alexandre) C’est la question difficile. C’est comme si vous me demandiez de choisir parmi mes enfants. Les Rhums Plantation sont pour nous des actes de création. Ils ont tous un message, une raison d’être qui est avant tout un moyen d’émotion. Oui, bien sûr, j’ai toujours bien ancré dans mon cerveaux les émotions d’un certain Jamaïque 1983, d’un Barbados de 30 ans et aussi d’un jeune rhum que nous venons de distiller à West Indies Rum et dont nous sommes fiers…. mais celui-ci, c’est pour un autre entretien
-(P-O) Vous est-il déjà arriver de découvrir un fût et de vous dire qu’il était parfait et que vous ne pouviez rien lui apporter de plus? (que se soit dans les caraïbes ou dans vos chais)
-(Alexandre)Absolument. C’est d’ailleurs pour cela que nous avons créé l’édition « EXTREME » de Plantation. Très rare, merveilleux à l’état brut.
-(P-O) Vous est-il déjà arriver de ne pas être satisfait d’un de vos rhums au point de ne pas l’embouteiller?
-(Alexandre) C’est la question qui fait rougir et penser aux moments difficiles. Oui, bien sûr. La fermentation, la distillation, l’élevage, l’assemblage sont un métier. De plus, je dois l’admettre, je suis un perfectionniste qui ne se satisfait par facilement. Je suis féroce avec moi-même et très exigeant avec notre équipe constituée de grands talents triés sur le volet. Je suis très fier d’eux. Ils sont aussi Plantation. Même après 30 ans d’expérience (surtout après 30 ans !), je vois tout de suite quand ça ne va pas et ce qui ne va pas. Ça me saute à la figure. Ce n’est pas des moments agréables bien sûr. Quand cela arrive, alors, une seule solution. On recommence tout…
Nous sommes une petite maison familiale au milieux de mastodontes de l’industrie des spiritueux et beaucoup de visiteurs sont surpris par notre petite taille. C’est peut être cette recherche fanatique de l’excellence qui fait que nous paraissons plus gros que nous sommes en réalité.
-(P-O) Après une dure journée comme maître de chai, que buvez-vous à la maison?
-(Alexandre) Je dois vous faire une confidence. Mon épouse n’en peut plus des dizaines de verres que je ramène sur la table de nuit pour les siroter en lisant un bon livre avant de m’endormir. La liste et longue et souvent renouvelée. N’en parlez pas à Debbie ça va l’agacer 😊.
-(P-O) Qu’est-ce que vous aimez le plus de votre métier?
-(Alexandre) Sans hésiter la création. C’est ce qui me trimbale comme on dit chez nous. Ca me tiens éveillé la nuit. Imaginer, distiller, assembler un grand rhum avec tous les moments et les temps qui vont avec. J’adore et cela de plus en plus chaque année. De plus, j’ai maintenant à mes côté une équipe de passionnés qui partage ce rêve et cette passion. Bien sûr, Angélique au marketing trouve que cela foisonne un peu trop parfois…. On ne se refait plus à mon âge…
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-(P-O) Vous semblez ne jamais être à court d’idées, que vous réservez nous dans les prochaines années?
-(Alexandre) J’ai 52 ans. À cognac c’est l’âge ou un maître assembleur / distillateur prépare sa succession qui dure alors environ 20 ans. Mon fils semble avoir la flamme. Si cela se confirme, après ses études, c’est une beau projet pour lui comme pour toute l’équipe et moi. Aussi, au cas où il m’arrive quelque chose entre temps j’ai préparé beaucoup d’idée et de projets. Le temps qu’il se mette en place. Mais, rassurez-vous, si le bon Dieu le veut, vous devriez me voir faire du rhum pendant de nombreuses années.
-(P-O) Avez-vous un message à donner aux amateurs de rhum du Québec?

-(Alexandre) Tellement de choses à dire. Comme nous le voyons dans les dégustations de grands rhums, vous êtes aussi souvent des passionnées. Et de la passion vient le savoir qui nourrit le plaisir. C’est un cercle vertueux de la vie qui est moteur pour nous à Plantation et que je ressens aussi quand je viens au Québec et que je rencontre des amateurs ou des professionnels. Quand nous nous sommes rencontré et que nous avons passé plusieurs jours consécutifs au Château de Bonbonnet avec vous, l’équipe de Québec Rum, j’ai ressenti cela. Ces moments sont importants pour moi. C’est cela qui permet de partager notre mission qui est celle de comprendre, apprendre, pratiquer les cultures et les terroirs du rhum. Pour les déguster mais aussi pour les protéger. En effet, pour leur profit personnel, certains cherchent à mettre le rhum dans des boites et à le simplifier ou le policer. Ce serait un désastre pour la diversité des cultures du rhum et de ces merveilles que ces anciennes distilleries des caraïbes distillent encore. Il faut être vigilant. Croyez-moi!
Plusieurs nouveautés en 2018 pour Plantation dont une dans la gamme des assemblages qui est le Xaymaica Special Dry. Un rhum bien spécial que Monsieur Alexandre Gabriel nous avait présenté (version presque définitive) en primeur mondiale lors de sa masterclass au Rhumfest de Paris 2018. Nous retrouvons ici un assemblage 100% distillé en pot still provenant des distilleries Long Pond et Clarendon (Monymusk). Distilleries dont Plantation est maintenant co-propriétaire depuis qu’ils ont acheté la West Indies Distillery à la Barbade, un genre de package deal qu’un passionné tel que Monsieur Alexandre Gabriel ne pouvait passer à côté!!! L’idée derrière cet assemblage est de recréer un style de rhum jamaïcain du 19ième siècle, 100% pot still dévoilant dans toute son intensité le fameux «Rum Funk» jamaïcain ou comme il est appelé sur l’île : le « Hogo » qui est la déformation du français «Haut Goût». Le Xaymaica qui est, soit dit en passant, le nom donné à la Jamaïque par les Arawaks qui en sont les premiers habitants, est donc un rhum qui fera parti de façon permanente de la gamme des assemblages Plantation. Il titre à 43% alc/vol et, tel que mentionné sur l’étiquette, n’a pas été «dosé» (ajout de sucre). C’est aussi le cas pour le nouveau Millésime Jamaïque 2005, ce sont deux rhums que Monsieur Gabriel à choisi de présenter non-dosé car il trouvait intéressant de les présenter sur cet aspect plus sec. Nous avons donc un assemblage de rhums fermentés d’une à 3 semaines, ensuite distillé en pot still dans les distilleries Long Pond et Clarendon, pour être par la suite vieilli de 1 à 3 ans en Jamaïque ainsi qu’une dernière année en fût de cognac chez Ferrand. Il s’agit ici d’un rhum de style «plummer» selon la classification jamaïcaine.

*Pour les «rhum geeks» comme moi qui aiment connaître ce qui entre dans sa constitution, voici plusieurs informations. Pour les autres, vous pouvez passer directement plus bas 😉
Nous avons ici principalement 4 rhums dans cet assemblage :
- le premier nous provient de la distillerie Clarendon avec le «rum marque» EMB ce qui signifie qu’il a une concentration en esters entre 125-175g/HAP. Il a été fermenté environ 1 semaine pour être distillé en Pot still Vendôme. Il a ensuite été vieilli moins d’un an en Jamaïque en fût de chêne blanc américain et par la suite de 1 à 2 ans en fût de cognac en France. Il titrait à 65%alc/vol.
- Aussi on y retrouve un autre rhum de chez Clarendon avec cette fois le «rum marque» MLC (Monymusk Light Continental) ce qui signifie un rhum avec une concentration en esters entre 500 et 600g/HAP. Celui-ci a au préalable été fermenté sur une période de 2 semaines pour ensuite être aussi distillé en Pot Still Vendôme. Il a été vieilli moins d’un an en Jamaïque en fût de chêne blanc américain et de 1 à 2 ans en fût de cognac en France. Il titrait à 70%alc/vol.
- Le troisième nous provient de chez Long Pond avec le «rum marque» VRW (Vale Royal Wedderburn) qui est un rhum avec une concentration en esters entre 150 et 250g/HAP. Il a été fermenté pendant une semaine et ensuite distillé en Pot Still John Dore. Pour le vieillissement, on est encore sur moins d’un an en fût de chêne blanc américain et de 1 à 2 ans en fût de cognac en France. Il titrait à 70%alc/vol.
- Nous avons finalement un autre rhum de chez Long Pond mais cette fois-ci avec le «rum marque» STC^E (Simon Thompson Cambridge Estate) qui nous donne une concentration en esters de 550 à 700g/HAP! On parle ici d’une très longue fermentation d’environ 3 semaines. La distillation a eu lieu aussi dans le Pot Still John Dore et pour le vieillissement, nous sommes en présence d’un rhum vieilli 8 ans en Jamaïque et ensuite 1 an en fût de cognac en France. Il titrait à 60%alc/vol.
On y retrouve aussi un cinquième rhum mais en très petite quantité et celui-ci pourrait changer au fil des ans car le maître assembleur doit constamment ajuster la ’’recette’’ pour garder un assemblage consistant d’année en année. Mais pour cette première version, il s’agit d’un rhum de chez Long Pond «ITP» d’une concentration en esters de 280g/HAP qui a été vieilli près de 17 ans en Jamaïque. Au final, le Xaymaica a une concentration en esters de 156g/HAP et un total de substances volatiles de 312g/HAP. Si vous êtes intéressé a en savoir plus sur le monde des rhums Jamaïcains, je vous suggère fortement cet article de Matt Pietrek (Cocktail Wonk) lci —-» https://cocktailwonk.com/rum-marques
Au nez : On sent immédiatement que nous sommes en présence d’un rhum Jamaïcain. On y retrouve un côté très fruité avec des fruits exotiques très mûrs. J’y perçois de la poire avec de l’ananas et de la banane très mûre qui sont accompagnés par un léger cuir mouillé. Par la suite nous avons de fines notes salines accompagnées d’olive, de poivre ainsi qu’un peu de zest d’orange, le tout soutenu par le boisé du chêne.
En Bouche : C’est très lactique avec du beurre presque brûlé. L’arrivée en bouche est quand même assez douce. On y retrouve aussi les fruits très mûrs avec la poire, la pomme et des raisins. Par la suite, nous avons droit à une belle vivacité avec de légères épices poivrées accompagnées d’une légère sucrosité sans tomber dans l’excès. La finale est assez longue avec les olives que nous avions au nez et finit de manière plus gourmande en revenant aves les fruits mûrs et le chêne. Opinion finale : Le Xaymaica est un assemblage très réussi de la Maison Ferrand. Sans être un rhum d’exception et une bombe de ’’Hogo’’ jamaïcain, il remplit très bien son mandat. Il peut très bien être consommé seul ou en cocktail. Sans avoir une aussi haute concentration en esters comme certains jamaïcains, il démontre tout de même une belle complexité avec une belle vivacité. De plus, avec son prix très raisonnable, il risque de devenir un rhum fort populaire. Je dirais que c’est son plus gros avantage et ce qui me plait le plus, son prix. Beaucoup moins dispendieux que d’autres rhums jamaïcains embouteillés sous d’autres marques (oui oui je sais, celui-ci est très jeune et ce n’est pas un Single Cask ou Brut de fût, etc, svp mettez les choses en perspective!! haha), celui-ci se défend très bien et je serais autant enclin à le mélanger en cocktail qu’à le boire seul! Donc à ce prix, je vous suggère fortement de l’essayer pour vous en faire votre propre idée, cheers!
NB: Merci à Matt Pietrek pour les infos manquantes! 😉
N.B.B: suite à la publication, j’ai modifié une partie de l’article où je parlais des intentions de Monsieur Gabriel à propos de ses rhums de la Jamaïque car j’ai probablement mal interprété ses propos ou il s’est mal exprimé ou est-ce un peu de ces 2 raisons?! Car en toute honnêteté, je dois dire que nous avons bu beaucoup de bonnes choses lors de nos rencontre donc il se peut tout n’était pas aussi clair haha!
Évaluation – Plantation Single Cask Multi Islands Jamaica Barbados XO Côteaux du Layon
Les rhum Plantation single cask sont des éditions limitées de rhum haute gamme. À la suite d’un premier vieillissement en fûts de bourbon sous les tropiques, chaque rhum est expédié au château de Bonbonnet en France, pour un second vieillissement en petit fûts Ferrand : technique de double vieillissement propre à la maison Ferrand.
Le Maître de Chais : Alexandre Gabriel (Meilleur Rhum Master Blender au monde en 2012) élève alors chaque barrique individuellement selon la technique française de l’élevage : alors tous les rhums Plantations sont issus d’un double vieillissement, les Single cask bénéficient d’une maturation supplémentaire dans des fûts de vin, bière ou fût étant minutieusement sélectionnés pour mettre en valeur le rhum. Ainsi, chaque Single Cask présente un vieillissement unique, et chaque bouteille est numérotée. Seulement quelques fûts de ces rhums embouteillés chaque année, ce qui en fait de véritables pièces de collection.
Chaque pays producteur de rhum constitue un véritable « Terroir » traditions, ses techniques de fabrication et son identité. Alexandre Gabriel, de Chai de Plantation, choisit un à un les meilleurs fûts de chaque distillerie, chacun reflétant l’identité unique de son terroir.
Mais revenons au Multi-Islands, qui provient des distilleries : West Indies Rum Distillery (Barbade) Long Pond Distillery (Jamaïque) et Clarendon Distillery (Jamaïque). Pour une première distillation en fûts de bourbon.
La distillation est faite en Alambique à repasse et à colonne. La fermentation est de 3-4 jours et 4-14 jours selon la distillerie.
Alambique à repasse Alambique à colonne
La seconde distillation est faite en fûts de Ferrand et pour compléter la finition est dans un fût de Côteaux du Layon.
Premier nez pâtissier sur la rose, la fleur d’oranger, la muscade et le gingembre.
En Bouche : Ample et grasse, légèrement boisée et pimentée départ, pour ensuite aller sur la poire pochée, le raisin Muscat, l’ananas et le clou de girofle.
Finale très longue fraîche avec des notes mentholées, de mangue, de vanille et de tabac. Fait à noter, il est mis en bouteille à 46,5% alc/vol.
Bouteille évaluée #25 cask #6. Prix SAQ (Québec) 77,50$. Merci à la maison Ferrand pour les sources d’informations.
Par Stéphane Beaudoin,
Évaluation – Pérou 2004, Vieille Réserve – Cask Strenght (Lot Unique)
Et oui, j’avais en main un peu de ce rhum unique qui a été présenté en exclusivité lors de la soirée du 6 octobre 2016 à Montréal par Guillaume Lamy et par la suite à Québec lors d’une dégustation organisée en mars 2017 par Québec Rhum. Ce rhum est issus de la cave personnelle d’Alexandre Gabriel, le Master Blender et propriétaire de la Maison Ferrand! Il a été vieilli chez Cartavio au Pérou pendant 9 ans en barrique américain et slovène et ensuite 2 ans à Cognac.
Plantation Pérou 2014 , Vieille Réserve – Cask Strenght (Lot Unique) 55%
Incroyable, comment bien débuter cette évaluation et ben voilà! C’est fouuu! 🙂
Les millésimes Plantation sont par définition toujours des éditions limitées. Ici, le Pérou 2004 a connu une distillation en colonne, réalisée au cours de l’année 2004 par las Distilerias Unidas SA de Perù. Très bel exemple d’un rhum traditionnel péruvien, son vieillissement a été opéré en fûts ex-Bourbon sous son climat d’origine, le Pérou. Ce n’est qu’à l’issue de cette étape que ce Plantation Pérou effectue son voyage transatlantique pour achever sa maturation dans les chais de Plantation en France.
Sa couleur est ambrée. Au nez c’est riche, fruité et vraiment magnifique! Sur la vanille, la cacao et très puissant. En bouche, sur le caramel, le chêne et le chocolat. En finale, une belle longueur, très puissante et gourmande ! Mon préféré de la soirée !! Merci à Yannick et Pascal de l’agence Bella Vita.
Photo; Yan Aubé
Évaluation – Plantation Belize XO Single Cask finition en Pierre Ferrand (Sélection des anges)
En effet, je suis sur la sélection 2017 de Plantation sorti au Québec l’an dernier et re-wow ! Que de beaux produits! Je vient de faire la dégustation du Trinidad finition en Pineau des Charentes 🙂
Me voici sur le Belize XO qui a subit un 1er vieillissement pendant 6 à 8 ans en ex-fût de Bourbon, 6 mois en ex-fût de Cognac et une finition en Pierre Ferrand Sélection des anges.
C’est un peu plus costaud et en puissance que le précédent (Trinidad finition en Pineau des Charentes) faut l’avouer moins sur la légèreté et la douceur.
La couleur est un peu plus foncée mais toujours sur l’ambré! Au nez, c’est bien différent, nous avons des notes de gâteaux, d’amandes, de vanille, de noix de coco et de caramel. Différent mais aussi intéressant deux palettes que j’aime bien ! Le premier était plus végétal et plus fruité.
En bouche, c’est comme je disait vraiment intense et complexe ça se confirme sur les notes que je vous ai décrit. La finale est longue et sur le chocolat / cacao très présent je doit dire et pas mauvais du tout! Beaucoup d’arômes présentes, même le verre après la dégustation saura me dévoiler des saveurs.. 🙂 Très puissant et à l’opposé du Trinidad que je vient tout juste de déguster.
Ça me plaît !!! 🙂
Évaluation – Plantation Trinidad 15 ans Single Cask finition en Pineau des Charentes Rouge
Ce rhum produit par Angostura a d’abord subit un vieillissement de 10 ans à Trinidad avant d’être acquis par la Maison Ferrand qui l’a fait séjourner 4 ans supplémentaires dans ces fûts ayant contenu du Cognac. Il a finalement passé 12 mois en fûts ayant contenu du Pineau des Charentes Rouge. Du beau boulot !
Voici mes notes de dégustations; Il est de couleur ambrée. Son nez est léger mais complexe en même temps, on sent la vanille, une telle chaleur, des notes de chocolats et de fruits secs. Une belle douceur et on y retrouve un peu les bonbons « rockets »!
En bouche, il est bien balancé sur les fruits et la vanille. J’adore, c’est balancé sans aucun excès et en contrôle du début à la fin. En finale, c’est un rhum que j’ai apprécié bien et qui me rappelle les Angostura de Trinidad.. et oui la provenance évidemment mais plus en finesse et avec des notes intéressantes, de là le travail d’élevage de Plantation!
Il est embouteillé à 43,2% et était disponible l’an dernier en SAQ, chose révolu puisqu’avec Plantation quand vous avez accès à un Single Cask, ce n’est que pour une durée limitée ! Et oui..
Cheer’s!!