Évaluation – Aldea Tradicion 1991/2013 (22 ans)
Né aux îles Canaries, Don Manuel Quevedo Alemán, a vécu à Cuba durant son enfance, puis à Santo Domingo. Ayant travaillé dans l’industrie de la canne à sucre aux deux endroits, il continue de parfaire ses connaissances sur les traditions familiales de ce domaine auprès de son père et de son oncle au début du 20e siècle. Après plusieurs expériences dans le milieu, il fonde Ron Aldea en 1936 dans les Îles Canaries, en Espagne. Quatre générations plus tard, la distillerie est installée sur l’île de La Palma et elle est tenue par José Manuel Quevedo et son fils. Ron Aldea maintient en vie l’esprit de la tradition, de la famille et de l’artisanat des premiers maîtres du rhum.
Santiago Bronchales s’est joint à la distillerie en 2014 à titre de Master Blender. Ce dernier, œnologue de formation, travaillait dans l’industrie du vin jusqu’en 2005. Il travailla par la suite, auprès de Pedro Ramon Lopez Olivier au démarrage de la gamme Opthimus en République Dominicaine, jusqu’en 2011. En 2012, il a crée sa propre gamme de rhum appelé Ocean’s Rum. Il pouvait alors y mettre davantage de sa créativité. C’est pendant cette période qu’il fit la rencontre de Manuel Quevedo, propriétaire des Ron Aldea. Santiago décida finalement suite à des discussions avec celui-ci, de vendre son entreprise pour ainsi se consacrer au succès grandissant d’Aldea.
Nous avons affaire à un rhum assez unique également puisqu’il est un assemblage de rhums de mélasse et de rhum pur jus de canne (minimum de 10% dans tous les rhums selon ce que j’ai pu lire). Les variétés de canne sont diverses; Blanca, Blanca Cristalina, Listada, Motril et Blue Cane. La fermentation dure environ une 30e d’heures et par la suite la distillation se fait en colonne pour tout leurs rhums. Le Tradicion à été vieilli 20 ans en fût de chêne blanc américain et il a subi par la suite une finition de 2 ans supplémentaire en fûts ayant contenu du vin rouge pour un total de 22 ans. C’est une production limité à 3 428 bouteilles seulement et la mienne est numérotée #782. Il est embouteillé et lancé en 2013 à 42% d’alcool par volume dans une bouteille semblable au Blanco Agricola et au Maestro.
Il est de couleur ambré un peu plus foncé que le Maestro.
Au nez, il m’apparait un peu dans le même registre que le Maestro sur des arômes de cassonade, de caramel et de vanille. Par la suite, un bois torréfié prend le relai avec un registre plus sérieux style café et cacao. Un profil résolument plus sec et boisé bien qu’il soit aussi pâtissier.
En bouche, il est rond, doux et gras sur le bois grillé, la vanille, les épices par moment fortes et la cassonade. Je le qualifierais maintenant de gourmand par son onctuosité mais plus chargé je trouve, ce qui le rend à mon sens moins intéressant. La finition apporte ses saveurs évidemment, 2 ans c’est une longue finition je trouve je reste perplexe sur ce point, quelques mois aurait suffit voire 1 ans, bref ce n’est que mon avis de dégustateur 🙂
La finale est plutôt sèche et boisée mais elle reste gourmande. Quelques notes de caramel tendre et de chocolat noir. Un bon rhum, bien qu’il ne possède pas la fougue du Maestro mais vous aurez l’impression de croquer dans l’une des douelle de son fût en le goûtant. Il a été disponible à une certaine époque en SAQ au prix de 140$, c’est une belle prise aussi mais plus typé moins facile d’approche pour l’amateur!
Santé les amis !