Évaluation – Reimonenq A’Rhûm Réserve Spéciale 2011 47%

Évaluation – Reimonenq A’Rhûm Réserve Spéciale 2011 47%

26 mars 2023 0 Par Maxime Fortier

La Guadeloupe ne s’est pas toujours appelée ainsi. Les indiens Caraïbe, ses premiers habitants, l’avaient nommé Karukera, qui signifiait « l’île aux belles eaux ». C’est Christophe Colomb qui l’a renommée en Santa Maria de Guadaloupe lorsqu’il l’a découverte lors de son deuxième voyage. En 1939, on comptait 55 distilleries sur l’île. En 1954, il en restait 37 et seulement 9 au début des années 1970. L’évolution de l’industrie du sucre explique le phénomène, un peu comme en Martinique, l’île voisine. Il reste 7 distilleries actives donc 6 de rhums agricoles (Bellevue / Damoiseau, Bologne, Montebello, Sévérin, Reimonenq, Longueteau et 1 de mélasse ; Gardel. Il y a aussi 4 distilleries sur Marie-Galante, une petite île au sud de la Guadeloupe ; Bielle, Bellevue et Père Labat qui font du rhum rhum agricole et 1 de mélasse ; SRMG. Depuis 2015, les  »rhums de la Guadeloupe » bénéficient d’une IGP (Indication géographique protégée).

La distillerie de Bellevue a été fondée en 1916 par Joseph et Fernand Reimonenq. Léopold, le fils de Fernand reprend les reines dès 1954, il est l’actuel propriétaire et une légende du rhum de la Guadeloupe. Celui-ci apporta avec les années, plusieurs améliorations à la distillerie, et ce, malgré les aléas de Dame Nature. La plantation s’étend sur 20 hectares, et permet de produire 3 000 tonnes chaque année. La distillerie possède 3 cuves de fermentation de 90 000 litres chacune et d’un alambic à double colonne en inox. Elle produit 300 000 litres de rhum agricole par an, dont 80 000 litres sont mis en fût principalement en ex-Bourbon et en chêne Français. Les chais sont composés de quelque 1 600 fûts.

Le Reimonenq que j’ai entre les mains est une réserve spéciale faite en collaboration avec Freddy Lucina, le gérant de la boutique parisienne A’Rhûm. C’est un rhum pur jus qui a fermenté pendant 36 à 48 heures et la distillation s’est faite en 2011 sur la double colonne en inox de Reimonenq. Il a vieilli 5 ans en fût de chêne américain, puisqu’il a été soutiré du fût en 2016. Il est embouteillé à 47% d’alcool par volume. J’ai goûté la bouteille 138 de 170. Et oui, un tirage assez limité… 170 bouteilles dans le monde.

Il est de couleur doré,

Au nez, il me semble discret au départ. Je me suis même demandé si j’avais eu un problème avec mon échantillon. Avec l’aération, des arômes liés au bois américain, du caramel et de la canne à sucre se font sentir, mais il n’est pas très odorant je trouve. Pas de wow ici, mais bon, pas certain d’avoir un échantillon 100% adéquat…

En bouche, j’ai une texture douce et moelleuse intéressante. J’ai de belles saveurs de fruits secs, de bois légèrement grillé, de caramel beurré, de végétal et le tout est assez gourmand !! L’intensité est bonne et l’intégration est parfaite. La trame végétale est bien réelle et elle ne blague pas, le bois se fait aussi sentir. La bouche me fait oublier le nez trop léger.

La finale est longue et généreuse sur les notes de la bouche. Il est bon, j’ai bien aimé l’expérience de dégustation en ce dimanche après-midi. Je n’ai trouvé aucune information sur l’existence de ce rhum sur Internet, c’est tout dire.. Il y a une version brute de fût à 60% qui semble être disponible ou qui a été jadis disponible mais c’est tout.

Bonne lecture !