Évaluation – Planteray Mister Fogg Navy Rum 55,7%

Évaluation – Planteray Mister Fogg Navy Rum 55,7%

26 novembre 2024 0 Par Maxime Fortier

Planteray (Plantation à l’origine, le nom à changé en 2024) à été créé par Alexandre Gabriel en 1999 dont l’histoire est désormais liée avec celle du Cognac Pierre Ferrand et du Château Bonbonnet. Au début des années 1990, il va se rendre dans les Caraïbes et découvrir les terroirs du rhum et ceux qui le produisent. Il échange quelques fûts usagés de Cognac contre des fûts remplis de rhum avec lesquels il va revenir en France. Il va démarrer ce qui deviendra sa signature, la double maturation réalisée dans ses fûts de Cognac. Les rhums de la marque s’exportent à travers le monde. En 2017, ils ont fait l’acquisition de la distillerie West Indies (WIRD) à la Barbade, qui détient un tiers des parts de la National Rums of Jamaïca (NRJ), qui possède les distilleries Long Pond et Clarendon (Incluant Innswood).

L’inspiration d’Alexandre Gabriel est venue d’une fascination pour l’histoire de la production des Navy Rums. Le rhum a été lancé conjointement avec un livre à 300 exemplaires coécrit avec Matt Pietrek intitulé, Exploring 300 Years of Royal Navy Rum and Its Technique, après 4 ans de recherche. Le rhum est un hommage à Michael Fogg, un vétéran de la marine britannique qui a eu un rôle déterminant dans l’histoire du rhum Navy. Je vous encourage à lire davantage sur le sujet qui est véritablement intéressant si vous aimez un temps soit peu l’histoire. (Source; Cocktail Wonk & Rum Wonk)

Le Planteray Mister Fogg Navy Rum est un assemblage de 4 colonies anglaises soit la Barbade (WIRD 43%), Trinidad (Trinidad Distillers 36%), la Guyana (DDL 17%) et la Jamaïque (NRJ 4%). Ils ont vieillis respectivement dans leur pays d’origine (vieillissement tropical) en fûts ayant contenu du Bourbon, ensuite ils ont été déplacés par la voie maritime (vieillissement dynamique) et finalement reposés en grandes foudres/vats (vieillissement continental) en France. Ils ont oxygéné dans de grandes cuves en bois ouvertes afin d’imiter si on peux dire les  »docks » britanniques humides de l’époque. Il a été embouteillé à 55,7% d’alcool par volume dans une petite bouteille comme le Xaymaca de la gamme Signature. Il posséderait 4,8 grammes de sucre par litre.

Il est de couleur doré scintillant tirant vers l’orangé.

Au nez, il est plaisant avec des odeurs de mélasse, des ananas grillés, des agrumes, du caramel, un peu de chocolat et de la vanille. Un beau nez, accessible et pas trop puissant si je le compare au Pusser’s Gunpowder (le plus proche comparable!) qui est plus sérieux et moins axé sur les fruits secs que celui-ci. Il est complexe et il se bonifie avec le temps et la rétro-olfaction. Bien joué !

En bouche, il est chaleureux et vif. Il possède une puissance à la hauteur de son titrage mais je la trouve bien intégrée. Il est intéressant sur les saveurs de mélasse riche, de cassonade grillé, du chocolat noir, des noix, de la noix de coco, du bois grillé/voire carbonisé, de la vanille et des épices. Les fruits sont davantage présents au nez qu’en bouche à mon sens, mais je retrouve tout de même des fruits secs bien que les autres saveurs soient plus au devant! Il se sirote bien, il est smooth, savoureux avec un degré pertinent. Bref, j’aime tout ce qu’il donne et il se boit plus aisément que le Pusser’s Gunpowder qui est moins arrondi sur les coins et plus puissant en ressenti malgré ces 53,9% soit un peu en deçà de 55,7%!

La finale est longue, fondue et savoureuse sur les notes de caramel/bois/noix grillées, de fruits secs et de chocolat noir. Il me rend addictif avec ses odeurs enivrantes et son bouquet de saveurs très riche! Tout le travail de recherche effectué derrière la confection de ce rhum, les techniques de vieillissement adaptées et l’ensemble du boulot entourant sa sortie cet été m’ont vraiment impressionné. Une belle qualité de rhum pour le prix franchement, c’est impossible de le manquer. Une belle chose et il est assez différent du Pusser’s Gunpowder pour les raisons énumérées.

Il est disponible uniquement aux États-Unis, alors il faut voyager ou connaître des gens qui y voyagent pour s’y tremper les lèvres, au moment d’écrire ces lignes ! Merci à l’ami Guillaume de m’avoir rapporté une bouteille avec l’aide d’un ami !! Il se vend environ 52$ canadiens si on fait la conversion des devises américaines. On me dit que c’est présenté à la SAQ, donc si nous sommes un peu patients, il sera peut-être, et je dit bien peut-être un jour disponible au Québec.

Up Spirits 🙂