Évaluation – Père Labat L’Or
La Guadeloupe ne s’est pas toujours appelée ainsi. Les indiens Caraïbe, ses premiers habitants, l’avaient nommé Karukera, qui signifiait « l’île aux belles eaux ». C’est Christophe Colomb qui l’a renommée en Santa Maria de Guadaloupe lorsqu’il l’a découverte lors de son deuxième voyage. En 1939, on comptait 55 distilleries sur l’île. En 1954, il en restait 37 et seulement 9 au début des années 1970. L’évolution de l’industrie du sucre explique le phénomène, un peu comme en Martinique, l’île voisine. Il reste 7 distilleries actives donc 6 de rhums agricoles (Bellevue / Damoiseau, Bologne, Montebello, Sévérin, Reimonenq, Longueteau et 1 de mélasse ; Gardel. Il y a aussi 4 distilleries sur Marie-Galante, une petite île au sud de la Guadeloupe ; Bielle, Bellevue et Père Labat qui font du rhum agricole et 1 de mélasse ; SRMG. Depuis 2015, les »rhums de la Guadeloupe » bénéficient d’une IGP (Indication géographique protégée).
La sucrerie Poisson a été créée en 1860 par la famille Poisson sur le domaine de Grand-Bourg sur Marie-Galante. En 1916, la famille Rameau devient propriétaire des lieux et décide de se consacrer à la production de rhum. On achètera un alambic et une machine à vapeur qui sont d’ailleurs toujours en activité. Le nom de la distillerie »Père Labat » sera nommé ainsi en l’honneur d’un missionnaire. Aujourd’hui, l’infrastructure s’est modernisée, mais les techniques traditionnelles de production demeurent authentiques.
Ce rhum pur jus a été fermenté et distillé en colonne de cuivre de type Savalle. Il a séjourné pendant 3 ans en grand foudre français. Il est embouteillé sur place à 45% d’alcool par volume.
Il est de couleur ambré léger,
Au nez, j’ai des odeurs de canne à sucre légère, de sirop de sucre de canne, de beurre, de vanille et d’amandes. Le temps passé en repos en foudre de bois commence tout juste à faire son oeuvre sur le liquide. Un nez intéressant tout de même mais c’est un très jeune rhum pour mes goûts actuels.
En bouche, il est doux et suave. Il a un bon goût, sans anicroche et il se boit assez facilement à ce titrage de 45%. La canne est présente avec un petit sirop de sucre blanc, du beurre d’amandes, un peu de végétal mais le tout est gourmand sans être sucré. J’ai préféré la bouche au nez sans équivoque et il est même très bon honnêtement!
La finale est longue, douce, aimable sur le sucre de canne raffiné et le beurre d’amandes. Il est bon, je n’avais pas de grande attentes (en fait, le blanc était plus attentu / intéressant à priori) cependant, il a attirer mon attention et je dois avouer qu’il est un bon jeune pour le prix avec une belle qualité. Vous l’aurez compris, il n’est pas disponible au Québec mais bien en Guadeloupe si vous y séjournez ou en France chez plusieurs cavistes, je viens de voir qu’il se vend actuellement approximativement 67$ canadiens, si on fait la conversion de l’euro.
Bonne découverte !